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dimanche, mai 16, 2010

Loth


Gn 19 1-8

Vous êtes immenses et vous me faites peur
Vos cheveux sont du blé vos yeux sont des fleurs
Vos parures sont tissées de fil de rêve
O sycomores dont l'Eternel est la sève
Entrez
On me dit qu'une foule vient vous chercher
Ils ne vous trouveront pas je vais vous cacher
Je ne laisserai pas de tels impies
Défiler mes hôtes tant bénis

On les entend déjà qui hurlent dehors
Mais je jure que je préférerais la mort
A un tel sacrilège sous mon toit
Je vous le répète ils ne vous auront pas

O Sodomites prenez donc mes filles
Bien qu'elles soient plus moins nubiles
Elles sont encore tout à fait vierges
Et ce serait la moins infâme sacrilège

Tiens, prends-en une, et toi aussi, qui n'a qu'un oeil
Je vous permets de les trousser a même mon seuil
Commettez avec elle tout ce qui vous passe par la tête
Mais ne touchez pas a mes hôtes célestes.

samedi, mai 01, 2010

Songecreux

Songecreux allait sous la glycine sauvage
Qui pousse au fronton des nuages
Dans ses yeux encor bleus
se reflétait la nuit
Qui comme un vin capiteux
Se diffusait en lui

Il rêvait à des mondes chimériques
Peuplé de tout un bestiaire magique
Et d'esprits malicieux
Et de déesses opalines
C'est à cela que rêvait Songecreux
En allant sous la glycine

Dans la pénombre vespérale
Il marchait d'un pas machinal
Et ses yeux voyaient sans voir
Des profondeurs sans fond
Creuser la langueur du soir
Au rythme de symphonies sans son

Rêve donc Songecreux tes rêves inutiles
Effleure le fond de l'éther hume les gaz volatiles
Laisse les pieds de ton âme t'emmener
Où jamais tes pieds ne t'emmèneront
Laisse ton génie familier
Te montrer ce qui n'a pas de nom

dimanche, avril 04, 2010

Après-midi d'un Faune (suite et fin)

Au plus profond de la forêt
Trône un faune un peu follet
Qui pâle et maigre et plein de poux
Rêve les rêves auxquels rêvent les fous.

Hirsute, hilare, irrationnel,
Plein de malice et d'hydromel
Il fait soupirer et gémir
Un misérable semblant de lyre

Et tente de chanter un peu,
Pour apaiser les moustiques fâcheux
Qui lui sucent sans cesse le sang
Et lui agacent les tympans.

O diptères féroces, chante-t-il,
Vous êtes cent vous êtes mille
Et je suis seul et sans défense
Contre vos sabres et vos lances

Laissez-moi donc chanter en paix
Les joies d'être seul en forêt
Joies, d'ailleurs, qui perdent leur lustre
Quand vous apparaissez, minuscules rustres!

Mais les moustiques, imperturbables,
Devaient trouver son sang agréable,
Car quelques heures après,
Son cadavre exsangue gisait au pied d'un cyprès.


Et une petite douceur pour Pâques. Que Mallarmé me pardonne...

samedi, mars 27, 2010

Les Manes de nos Dignes Morts 2.0

Meme exercice:

Jeux de Foie

Experience:

J'ai tente de modifier la mise en page de Feux de Joie.
Puisque je n'arrive pas a reproduire mes mises en page plus esoteriques sur le blaugue directement:

Art de la Fugue

Il faut attendre que tout soit calme
que la lune soit levée et le chien endormi
Et alors dans la trame
de la nuit a pas de fourmi
il faut y aller

Cela se fait au rythme des pas sur la route
Et du souffle délicat
du vent d'août
entre les doigts.

Cela se fait sans gloire
dans la pénible délicatesse du petit jour
en compagnie d'un café trop noir
et d'une lettre d'amour

Cela se fait avec une peur bleue
tapie au fond du ventre comme un loup acculé
avec la cigarette au coin des lèvres qui tremble un peu
et le coeur brûlé

Cela se fait sans colère
dans le baume du matin
en évitant les fondrières
et les terriers de lapin

Cela se fait sans se hâter
après tout il n'y a pas le feu
Cela se marie très bien avec une tranche de pâté
une entrecôte et du fromage bleu

Cela se fait sans traîner
On ne traîne pas quand on part pour de bon
Et puis sans se gêner
car enfin cela se fait avec passion

Cela se fait avec amour
sous le soleil aveugle de l'après-midi
Après tout on ne fait pas ça tous les jours
ni pour n'importe qui

Cela se fait dans la lumière du crépuscule
dans les sombres ruelles
d'une une ville inconnue
Dans l'odeur d'une chambre d'hôtel

Cela se fait en silence
quand tout redevient calme
et cela se termine par un tout petit pas de danse
ou une toute petite gamme.

Encore un poesme francois. Decidement je vous gate.

vendredi, février 19, 2010

En Chasse

Vers la montagne embrumee d'or
Vient chevauchant, droit et fier,
Un chevalier portant la mort
A la ceinture. Vetu de fer
Et de vermeil et de bouts de meteores
La main ferme, l'oeil severe
Il cherche cherche cherche encore
Le terrible dragon, son adversaire.

Mais ou est-il? Et que fait-il?
Et se peut-il qu'il ait fui?
Se pourrait-il qu'il se defile?
Ses dents se serrent, son regard luit,
Et au bout de son bras viril
Tremble impatient son glaive brandi
Il ne pensait pas si difficile
De se trouver un ennemi.

Mais quand il le trouvera,
Cet accident de la nature,
Son ventre il lui ouvrira!
A ce couard! A cette raclure!
Et ce faisant il rira!
Notre heros au regard si dur,
Et le monstre mort il le laissera
Aux charognards! en pature!

Dans la montagne embrumeee d'or
Parmi les bouleaux pales et freles
Le dragon amoureux dort
Et reve reve reve a sa belle...



Ca faisait longtemps hein?...

samedi, octobre 03, 2009

Comptine

Ma mie t'es-tu promenée
Sifflotant sifflotant
Sous les branches chargées
De fleurs argentées?

As-tu entendu le vent
Siffloter siffloter
Le vent mauvais le vent méchant
Siffloter son étrange chant?

T'es-tu alors arrêtée
Sifflotant sifflotant
Croyant entendre le chant des fées?

Ma mie c'est moi que tu entends
Siffloter siffloter
L'étrange chant du vent mauvais l'étrange chant du vent méchant

Ma mie tu n'as pas rêvé
Sifflotant sifflotant
Dans le bois couleur de songe je t'ai suivie pour mieux t'aimer...

dimanche, septembre 27, 2009

Epyllion

Pleure O toi dont la tête porte (encore timidement) le laurier
Pleure les muses trop belles
fanées au soleil de tes yeux
brûlées au feu de tes mots
effeuillées par tes doigts fiévreux
Que tes larmes battent le mètre
Que tes mains qui qrqchent ta blonde chevelure
en fassent des cordes pour ta lyre.

Chante O toi dont les yeux refusent de rester fermés
Chante-les telles quelles
noircies de tes vers impétueux
noyées dans l'alcool de tes sanglots
abandonnées à ton toucher amoureux
Que tes mots à chaque lettre
Les dénudent un peu plus Qu'on les voie impures
putains dont le corps est ta partition.

Dis O toi dont les oreilles se tendent pour happer le monde
Dis l'étrange nom de chacune
ensanglantées de runes
pendues à la corde de ta douleur
ivres du nectar de ta jeunesse
Que comme mûrs ils tombent de ta bouche
Qu'ils tachent le pauvre tapis de ta chambre
et que ces taches soient tes trophées.

Rêve O toi dont la vois coule de ta gorge comme une onde
Rêves les visages qui furent tes lunes
creusés au burin de ta plume
blêmes à la lanterne de ta rancoeur
Effacés par la gomme de ton ivresse
Que leurs dents soient comme des touches
Que tu puisses y jouer des sérénades sauvages et tendres
au tempo lent des marches funèbres.

De Nouveaux Parnasses II (le retour!)

On les a vus, rêvant au Grand Soir
Titubant à la sortie des bars
Errant dans l'aube glauque des rues de Paris
De Londres de Madrid ou d'Amsterdam
Traquant le prochain verre, guettant la prochaine femme
Sans se soucier de portefeuilles, de flics ou de maris:
Les Poëtes!

On les a accusés de toucher à l'Infini
De le souiller de leurs gros doigts de leurs petits cris
Prosternés devant des ivrognes et des putains
Discutant des bienfaits du thé du fascisme du viol
Un oeil sur le trottoir dans l'espoir d'une flaque d'alcool
Buveurs de vinaigre à quatre heures du matin:
Les Poëtes!

Quand à la brune ils sortent de chez eux
On voit sous leurs chapeaux luire leurs yeux
Come des gouttes de sang ou de vin de messe
Suant l'opium frelaté coupé à la graisse de canard
Leurs lèvres encombrées déjà de vers bâtards
Où il est rarement question d'autre chose que de fesse:
Les Poëtes!

Chante, lyre, la douleur d'Orphée
Qui mourut massacré au nom de la Beauté
Et chante les rires de Bacchus et d'Hadès
Qui voient d'un bon oeil ces mignards énergumènes
Vengeurs de Lucifer (qu'ils croient!) et amants de Melpomène
Dont l'amour est la folie et le vin la sagesse:
Les Poëtes!


Ecrit pour le Sieur Synoid, à l'occasion de son jubilé. Si vous reconnaissez des gens, c'est que vous fréquentez des fréquentations peu fréquentables.

lundi, mai 04, 2009

Serment du Fou

Dans la nuit dans le froid dans les feux de forêt
J'étais lui j'étais toi j'étais eux (c'est pas vrai
Mais c'est joli à dire quand même
Et puis c'est folie de n'être que soi-même)

J'ai pleuré des chimères dans le silence des fées
Effleuré des mystères dans la danse des marées
(Comprenez que je me suis cru mystique
Condamné que je suis à l'heuristique)

Et Ô ma mère! je ne sais pas trop à quelle
Divine Lumière je naissais, mais en elle
J'ai cru, fifres fanfare et farandole
J'AI CRU! (Qu'on m'ôte donc cette camisole!)

Toi! ami, amie, passant devant ma cage
Sans fuir, sans frémir, sans détourner le visage
Toi! qui m'a vu au sommet de ma gloire
Toi! qui a su, quand il le fallait, choir,

Viens! dormir avec moi dans les lits des rivières
Viens! dormir dans tes bras est comme une prière
(Tu m'as vu, dans la nuit de ma cellule,
Dansant; dis, abeille, dis, libellule,

Tu ne m'as pas cru fou, toi?) ...et tu pars
Du pas si sûr, si doux, des femmes/filles/phares
Et je ne puis te rappeler, soeur, frère,
Déjà tu fuis vers ton palais de verre...

Mais Toi! qui m'as vu errer dans les ruelles
Comme un roi qui, déchu, rêve encore a sa belle
Que tu sois reine ou putain, viens donc dans mes bras
Je jure de n'aimer plus que toi.



La ponctuation est a revoir, et sera donc modifiee dans les jours qui viennent.
A part ca, je n'ai absolument aucun commentaire a faire.




(ah si, tiens. aujourd'hui est le 357eme anniversaire de Kangxi, empereur de Chine contemporain de Louis XIV.)

samedi, avril 04, 2009

Foris

Il pleut de l'étrange dans les forêts obscures
Ça recouvre la voûte des arbres de striures
D'or et d'argent. A travers les coupes sombres, 
A cloche-pied, à quatre pattes, dans l'ombre,
tu es venue.

Ombre entre les ombres, silencieusement
Tu m'as mis à l'abri des injures du vent
et du chant de la pluie. O toi! mon coeur est pris
Entre tes doux bras, entre les draps de ton lit
de feuilles mortes.

Dansant entre les branches des arbres à corbeaux
Dans le bruissement des ailes des escarbots,,
Sous la voilure soupirante des arbres
Sous un ciel de jais, une lune de marbre
tu es venue.

Tes pas sourdent comme les battements de coeur
De la forêt . Tu t'étends et te tords, à fleur
De cime, me tentant, te tenant à l'orée
De mon coeur, par-delà le tapis mordoré
des feuilles mortes.



Du Francois!
Tremblez, marauds, Mark Tapley est de retour!

jeudi, octobre 16, 2008

Chanson marine

On a vu au bout du monde un arbre, aux branches duquel
Pendent des corps célestes aux tons d'opale et de miel.
Les marins en parlent dans les ports, de la lumière plein les pleurs:
Tous aveugles, les yeux brûlés et de cendres au lieu du coeur -
C'est l'arbre a lunes qu'on chante sur les quais
C'est l'arbre a lunes dont les fruits gonflent les filets

On dit que ses feuilles sont de l'azur le plus clair;
Qu'il plonge ses racines au plus profond des sept mers;
Et qu'il est toujours en fleur, des fleurs aux reflets d'or
Qui font rêver les marins au phare lointain du port -
C'est l'arbre a lunes qu'on pleure sur le pont
C'est l'arbre a lunes dont les fleurs sont des chansons

L'arbre a lunes a brûlé les yeux des vieux marins,
Ceux qui meurent a demi dans la pluie du matin.
Pêchant encore, pêchant toujours, couchés sur les pontons
Espérant, malgré la pluie, attraper une chanson -
C'est l'arbre a lunes qu'on garde au fond des yeux
C'est l'arbre a lunes dont les racines sont des cheveux

Un vieux marin m'a raconte qu'il avait vu l'arbre a lunes:
Les feuilles hachurées d'argent le bois creuse de runes,
Il semblait irradier de couleur les gris embruns
Et saa beauté auréolée avait aveuglé le vieux marin -
C'est l'arbre a lunes qu'on raconte dans les tavernes
C'est l'arbre a lunes dont les feuilles sont en berne.


....Premier poeme depuis "L'Illuminante"! Une secheresse de trois mois vient de s'arreter!
Attendez-vous a des poemes de temps en temps, dorenavant...

mardi, juillet 01, 2008

L’Illuminante

Il est dans tes yeux, O déesse multiforme
Des paysages vides et des géographies insolubles
Les froides forêts s’y reflètent et y dorment
Peuplées qu’elles sont de djinns et de succubes

Il est des immensités écaillées d’horrible
Des étendues d’or aux relents de marées
Des champs de mercure aux échos impossibles
Des zézaiements égayant l’effroi des forêts

Tes yeux sont des îlots de vide entre les mers
Des fragments de couleur dans le gris du monde
Des lambeaux de lumière, des appels d’air
Ils balaient la nuit comme des phares ou des sondes

Et on y meurt, O déesse, par centaines de milliers
On y crève en chantant, a tour de bras, a la pelle
Dans tes yeux somptuaires s’abîment les blesses
Au fond de tes pupilles se noient les immortels

Ils sont des éclats d’or et d’argent entre les feuilles
Des bouffées de chaleur dans le froid des forêts
Ce sont des phares que ces yeux, ainsi que des écueils
Rouges de l’écho des mourants amoureux qui crient comme des gorets.



Oui, c'est un poeme joyeux. Jovial, meme.
Premier poeme acheve en un mois. Un mois de notes permanentes et compulsives, de fragments et bribes, et un poeme acheve.
Rejouissez-vous, c'est un ordre.

dimanche, juin 01, 2008

Il y a des déchirures dans le rideau de l’ivresse

D’ici je pourrais presque toucher le ciel
J’en goûte presque l’azur mêlé de miel;
Son écho de pourpre et de rose, d’immensités
Lointaines et exotiques, d’antiques cités
Marines.

D’ici je ne vois presque plus la terre
Mais mes narines brûlent encore d’or et de poussière
Volés a des tombeaux de troubadours;
Il me manque presque, son toucher de velours
Et de feu.

D’ici je peux voir les presque-chimères
Aux yeux obscurs, aux gueules fières
Qui hantent les profondeurs d’albâtre
Des nuages; je sens leurs ailes battre
L’éther.

D’ici je me vois divin, vapeur d’aurore,
Ange aux cheveux fleuris, a la barbe d’or;
Et puis bête magnifique, aux yeux tristes
Alourdis par des paupières de schiste
Et de marbre.

D’ici la rue se tord comme un ver
Aux reflets d’argent et d’hiver
Et de sang; elle semble si loin
Que je me sentirais presque bien
De sauter.


Par ailleurs, c'est l'anniversaire de ma mere aujourd'hui.
Panne d'inspiration quant a un commentaire pertinent, donc que la nuit vous soit douce.

jeudi, avril 24, 2008

24 avril 2008


A Johnny Ciechanowski, esquire,



Qui a chargé les Panzers monté sur un pur-sang
Qui était centaure, et qui a perdu son frère, qui était homme-oiseau
Qui a vu la France pour la première fois en 44, en débarquant
Qui m’a appris a prier en latin, a pisser debout, et a siffler dans un roseau
Qui était le cavalier le plus rapide de mille neuf cent soixante seize
Ainsi que le plus lent mangeur de la Chrétienté
Qui pendant vingt ans au dessert n’a mangé que des fraises
Qui n’a jamais mangé de fraises sans un verre de vodka glacée
Qui parlait l’anglais de Shakespeare et le russe de Pouchkine
Le portugais de Camoes et l’espagnol de Garcia Lorca
Le polonais de Mickiewicz et le français de Racine
Qui a la place de l’eau ne buvait que du vin ou de la vodka
Qui a été le seul catholique a travailler pour Sheikh Mohammed
Qui a gagne la Coupe des Vétérans, le plus vieux cavalier sur le plus vieux cheval
Avec le plus vieil entraîneur, et les bottes les plus laides
Qui faisait un mètre soixante mais qui était colossal
Dès qu’il était en selle, et il l’était la plupart du temps
Qui a l’age de quatre-vingt cinq ans, avec un seul poumon
S’étant casse au moins une fois chaque os, et perdu presque toutes ses dents
Montait encore en course, et pour pas un rond
Qui était pauvre comme Diogène parce qu’il avait tout donné
Et quand il avait un sou en poche il le donnait encore
Qui ne haïssait que deux choses, les Russes et les poneys
Qui n’aimait que monter parce que c’est la le « noble sport »

Qui, enfin, est mort hier matin a neuf heures moins cinq, dans un lit d’hôpital, avec son frère a ses cotés:
Na Zdrawie towarzysz
Thar’s naught like ye an’ if th’are, tha’r deed.


Uncle Johnny (1920-2008) etait une force de la nature, un mythe vivant, un personnage aux dimensions epiques, un vrai guerrier et un esthete. Alors que ca faisait un an que son cancer du poumon s'etait generalise, je crois que personne ne pouvait imaginer que c'etait cela qui le tuerait. RIP.

Quichotte n'est pas le Gendre Ideal

Il y a Don Quichotte qui zozote parce qu’il est plein comme une outre
Qui boit comme un poète parce qu’il n’a rien d’autre à foutre ;
Parfois il s’arrête de boire pour pleurer sur l’épaule de Panca
Parfois il s’arrête de pleurer pour manger comme un roi
Quand il est repu il monte danser nu sur le toit
(Il n’y a guère qu’un heaume rouille qui l’accoutre)
Panca s’attend toujours a le retrouver pendu a une poutre.

Il y a Don Quichotte qui chevauche un destrier a demi mort ;
Qui donne des coups d’épée durs et tordus comme des coups du sort.
Parfois il ose ricaner de ses quelques dents pourries
Et son rire est froid et tranchant comme un coup de bistouri.
Quand il a faim il fait frire des araignées et des souris
Et parfois même les langues de ceux qui lui font du tort :
Don Quichotte est un pervers, un vicieux et un porc.

Don Quichotte comme un chien en deuil hurle à la lune
Seul et perdu dans la forêt et la brume
Alors il coupe les arbres a coup d’estoc et de taille :
Il transformerait les Asturies en un champ de bataille ;
Don Quichotte n’est heureux que quand il sème la pagaille.
Il est maigre comme un clou et léger comme une plume
Mais il est fort comme cent hommes nourris de soupes et de runes.

Parfois je suis Quichotte quand je pisse des nuages
Parfois je suis Quichotte ivre d’alcool et de rage
On est Quichotte quand on est fou, on est Quichotte quand on est sage
On est toujours Quichotte quand on est onirophage.



Enfin du nouveau. Je vous ai manque hein?

mercredi, mars 19, 2008

Le Purgatoire sans hâte (chanson apathique)

Le soleil ne brille plus au fond de nos yeux ternes
D'étranges lueurs pâlissent sous nos masques
Livides et hagards, les paupières en berne
Nous ne sommes plus que des gueux fantasques,

Des silhouettes hâves se découpant sur l’horizon.

Souriant encore a demi (ou un peu moins)
De nos dents trop blanches dans le jour faiblard
Nous espérons encore un peut-être lendemain
Ou un soupçon de soleil dans le ciel blafard,

Un ciel-linceul plus gris que de raison.

Le deuil de la lune se fait sans larmes
Mais sans sourires non plus. Des nuages pâlots
Qui n’ont rien d’autre à faire désarment
Les rares rayons qui osent se lever si tôt,

Comme des lames brisées qui ne sont plus de saison.

Pas l’ombre d’un bout de point d’exclamation
Ni l’éclat soudain d’un rire tonitruant
Le nez au ciel, nous cherchons en vain la flambante chanson
Des étoiles, d’un regard impatient

Un jardin aussi chiant c’est pire qu’une prison.




Et voila le dernier volet du triptyque.
Pas de reponses a propos des poemes en anglais. Je vais en poster un ou deux de recents a tout hasard, un de ces jours.

lundi, mars 17, 2008

Le Paradis aussi vite que possible (chanson délirante)

Il est paraît-il un pays ou il y a encore des poètes
Qui vivent en liberté, sans même de collier émetteur ;
Où on peut se promener encore à l’ombre des littérateurs,
Sous les soleils en fleur qui pendent aux fenêtres ;
Où on sait boire et manger, et où il fait bon être.

Il paraît que le lait, le miel, et l’alcool y coulent à flots ;
Que les femmes y sont jolies ; qu’on y rit et qu’on s’amuse ;
Qu’on n’y compte même plus les déesses et les Muses ;
Que le soleil s’y couche tard et que la lune s’y lève tôt ;
Que les mots y sont sauvages et que les vers y sont beaux.

La légende veut que le roi en soit mage et alchimiste
Et qu’il gouvernerait à coups de philtres et de potions.
On dit qu’on s’y nourrit uniquement des fruits de la saison
Et d’alcools miraculeux. On y adore des esprits fantasques et animistes
Qui habitent les forets et chuchotent des chants tristes.

Les arbres, dit-on, y parlent une langue douce et bruissante
Et qui apaise l’âme. Ils abriteraient par ailleurs des créatures
Fabuleuses et terribles, aux noms obsédants et obscurs,
Qui boivent la nuit du sang de musicien et le jour chantent
Des chants barbares, des flammes s’échappant de leurs gueules béantes.

On y trouverait des amoureux qui vivent au fond des puits
Et des dragons et des chimères dans les neiges des montagnes.
On y respirerait en ville, on y serait heureux dans les bagnes,
On y trouverait des diamants cachés dans la suie
Et des bouts de magie qui brillent dans la nuit.


Deuxieme volet de mon triptyque de chansons (alcoolique - delirante - amorphe). Je suis a present dans une phase de productivite intense en anglais. Je soumets a votre avis ma decision d'en poster quelques exemples.