dimanche, septembre 27, 2009

Epyllion

Pleure O toi dont la tête porte (encore timidement) le laurier
Pleure les muses trop belles
fanées au soleil de tes yeux
brûlées au feu de tes mots
effeuillées par tes doigts fiévreux
Que tes larmes battent le mètre
Que tes mains qui qrqchent ta blonde chevelure
en fassent des cordes pour ta lyre.

Chante O toi dont les yeux refusent de rester fermés
Chante-les telles quelles
noircies de tes vers impétueux
noyées dans l'alcool de tes sanglots
abandonnées à ton toucher amoureux
Que tes mots à chaque lettre
Les dénudent un peu plus Qu'on les voie impures
putains dont le corps est ta partition.

Dis O toi dont les oreilles se tendent pour happer le monde
Dis l'étrange nom de chacune
ensanglantées de runes
pendues à la corde de ta douleur
ivres du nectar de ta jeunesse
Que comme mûrs ils tombent de ta bouche
Qu'ils tachent le pauvre tapis de ta chambre
et que ces taches soient tes trophées.

Rêve O toi dont la vois coule de ta gorge comme une onde
Rêves les visages qui furent tes lunes
creusés au burin de ta plume
blêmes à la lanterne de ta rancoeur
Effacés par la gomme de ton ivresse
Que leurs dents soient comme des touches
Que tu puisses y jouer des sérénades sauvages et tendres
au tempo lent des marches funèbres.

1 commentaire:

Liparite a dit…

J'aime vraiment beaucoup ce poème...
Le jeu des images, le rythme... Il sonne très juste