dimanche, septembre 27, 2009

Epyllion

Pleure O toi dont la tête porte (encore timidement) le laurier
Pleure les muses trop belles
fanées au soleil de tes yeux
brûlées au feu de tes mots
effeuillées par tes doigts fiévreux
Que tes larmes battent le mètre
Que tes mains qui qrqchent ta blonde chevelure
en fassent des cordes pour ta lyre.

Chante O toi dont les yeux refusent de rester fermés
Chante-les telles quelles
noircies de tes vers impétueux
noyées dans l'alcool de tes sanglots
abandonnées à ton toucher amoureux
Que tes mots à chaque lettre
Les dénudent un peu plus Qu'on les voie impures
putains dont le corps est ta partition.

Dis O toi dont les oreilles se tendent pour happer le monde
Dis l'étrange nom de chacune
ensanglantées de runes
pendues à la corde de ta douleur
ivres du nectar de ta jeunesse
Que comme mûrs ils tombent de ta bouche
Qu'ils tachent le pauvre tapis de ta chambre
et que ces taches soient tes trophées.

Rêve O toi dont la vois coule de ta gorge comme une onde
Rêves les visages qui furent tes lunes
creusés au burin de ta plume
blêmes à la lanterne de ta rancoeur
Effacés par la gomme de ton ivresse
Que leurs dents soient comme des touches
Que tu puisses y jouer des sérénades sauvages et tendres
au tempo lent des marches funèbres.

De Nouveaux Parnasses II (le retour!)

On les a vus, rêvant au Grand Soir
Titubant à la sortie des bars
Errant dans l'aube glauque des rues de Paris
De Londres de Madrid ou d'Amsterdam
Traquant le prochain verre, guettant la prochaine femme
Sans se soucier de portefeuilles, de flics ou de maris:
Les Poëtes!

On les a accusés de toucher à l'Infini
De le souiller de leurs gros doigts de leurs petits cris
Prosternés devant des ivrognes et des putains
Discutant des bienfaits du thé du fascisme du viol
Un oeil sur le trottoir dans l'espoir d'une flaque d'alcool
Buveurs de vinaigre à quatre heures du matin:
Les Poëtes!

Quand à la brune ils sortent de chez eux
On voit sous leurs chapeaux luire leurs yeux
Come des gouttes de sang ou de vin de messe
Suant l'opium frelaté coupé à la graisse de canard
Leurs lèvres encombrées déjà de vers bâtards
Où il est rarement question d'autre chose que de fesse:
Les Poëtes!

Chante, lyre, la douleur d'Orphée
Qui mourut massacré au nom de la Beauté
Et chante les rires de Bacchus et d'Hadès
Qui voient d'un bon oeil ces mignards énergumènes
Vengeurs de Lucifer (qu'ils croient!) et amants de Melpomène
Dont l'amour est la folie et le vin la sagesse:
Les Poëtes!


Ecrit pour le Sieur Synoid, à l'occasion de son jubilé. Si vous reconnaissez des gens, c'est que vous fréquentez des fréquentations peu fréquentables.

Tourism Board Blues

Tumbleweed!
Where there is no right side to the tracks
Where brides wear rags and beggars wear white
And they're all made up like clowns
It's a fucking freakshow, this town.

The streets here bleed
A steady flow of lowlives and sadsacks
And never a day goes by without a halfhearted fight
Or murder theft rape arson
And zho's going to stop them?

The judges are all drunk
And the sheriff's asleep, dreaming of a haven
Where there are no laws to break or uphold.
The ghosts of dead soldiers haunt the saloon
Drinking the milk of the moon.

There's a preacher-punk
Stands on a soapbox, says we'll all go to Heaven
Because there is a Heaven - at least that's what we're told -
"Where the angels leave tracks in the clouds and smoke:
Cigarettes don't kill you up there, folks!".

And the streets speak.
Word on the street is, there is a war on
That's being fought with harps and firehoses.
Word on the street is, they've got us by the balls
And they won't let go till the fat lady falls.

There's a circus freak
(Most people think he's a bit of a moron)
Who lives off nothing but sunshine and roses
In the evil dusk he dances and sings
Like a loose plastic bag or a mad English King.

Welcome O stranger to Tumbleweed!
Where dreamers come to die and the dead come to feed...


I wrote a first version of this poem over a year ago. THen a second, then a third. It has been a sonnet, a blank-verse freeform, a prose poem and a dramatic monologue. I think this is the final version.

The Reeling Wheeling Constellation


(for the dead)

It is nigh the broken-glass dawn
With its charade of dew and birds
Already its cool wet tongue
Licks my toes like a dog's

I arise from a bed of mud
Drunk still and floating
Several inches above the ground
And I hit my head on the sky

I have dreamt this place, I think
With its watercolour trees
That stretch their limbs across the world
Like drunk wallpaper
or dead dancers

There is sky falling through the branches
In a raid of silent divebombers
And the heady scented poppies
Are the ever-loving bombs

I have tried to hit the ground running
Sunk as I was and legless
I have felt twinges of yearning
Between the sweet blows of the sunshine

They condemn me these rays of gold
That tear at the fluff of the clouds
And etch their anger at the back of my eyes
To bliss atrocious
or razorblade tenderness
I have felt the love of the murdered for the blade.





Summer 2004 - woke up in the forest, hungover for the first time in my life.