dimanche, septembre 27, 2009

De Nouveaux Parnasses II (le retour!)

On les a vus, rêvant au Grand Soir
Titubant à la sortie des bars
Errant dans l'aube glauque des rues de Paris
De Londres de Madrid ou d'Amsterdam
Traquant le prochain verre, guettant la prochaine femme
Sans se soucier de portefeuilles, de flics ou de maris:
Les Poëtes!

On les a accusés de toucher à l'Infini
De le souiller de leurs gros doigts de leurs petits cris
Prosternés devant des ivrognes et des putains
Discutant des bienfaits du thé du fascisme du viol
Un oeil sur le trottoir dans l'espoir d'une flaque d'alcool
Buveurs de vinaigre à quatre heures du matin:
Les Poëtes!

Quand à la brune ils sortent de chez eux
On voit sous leurs chapeaux luire leurs yeux
Come des gouttes de sang ou de vin de messe
Suant l'opium frelaté coupé à la graisse de canard
Leurs lèvres encombrées déjà de vers bâtards
Où il est rarement question d'autre chose que de fesse:
Les Poëtes!

Chante, lyre, la douleur d'Orphée
Qui mourut massacré au nom de la Beauté
Et chante les rires de Bacchus et d'Hadès
Qui voient d'un bon oeil ces mignards énergumènes
Vengeurs de Lucifer (qu'ils croient!) et amants de Melpomène
Dont l'amour est la folie et le vin la sagesse:
Les Poëtes!


Ecrit pour le Sieur Synoid, à l'occasion de son jubilé. Si vous reconnaissez des gens, c'est que vous fréquentez des fréquentations peu fréquentables.

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