lundi, mars 17, 2008

Le Paradis aussi vite que possible (chanson délirante)

Il est paraît-il un pays ou il y a encore des poètes
Qui vivent en liberté, sans même de collier émetteur ;
Où on peut se promener encore à l’ombre des littérateurs,
Sous les soleils en fleur qui pendent aux fenêtres ;
Où on sait boire et manger, et où il fait bon être.

Il paraît que le lait, le miel, et l’alcool y coulent à flots ;
Que les femmes y sont jolies ; qu’on y rit et qu’on s’amuse ;
Qu’on n’y compte même plus les déesses et les Muses ;
Que le soleil s’y couche tard et que la lune s’y lève tôt ;
Que les mots y sont sauvages et que les vers y sont beaux.

La légende veut que le roi en soit mage et alchimiste
Et qu’il gouvernerait à coups de philtres et de potions.
On dit qu’on s’y nourrit uniquement des fruits de la saison
Et d’alcools miraculeux. On y adore des esprits fantasques et animistes
Qui habitent les forets et chuchotent des chants tristes.

Les arbres, dit-on, y parlent une langue douce et bruissante
Et qui apaise l’âme. Ils abriteraient par ailleurs des créatures
Fabuleuses et terribles, aux noms obsédants et obscurs,
Qui boivent la nuit du sang de musicien et le jour chantent
Des chants barbares, des flammes s’échappant de leurs gueules béantes.

On y trouverait des amoureux qui vivent au fond des puits
Et des dragons et des chimères dans les neiges des montagnes.
On y respirerait en ville, on y serait heureux dans les bagnes,
On y trouverait des diamants cachés dans la suie
Et des bouts de magie qui brillent dans la nuit.


Deuxieme volet de mon triptyque de chansons (alcoolique - delirante - amorphe). Je suis a present dans une phase de productivite intense en anglais. Je soumets a votre avis ma decision d'en poster quelques exemples.

2 commentaires:

Gabriel ROUSSEAU a dit…

Hé, je viens de le relire celui la ! Il pète en fait !

Noam a dit…

Cela est de très loin le plus plaisant et le plus abouti des poèmes en françois
mon chère francis !

(je vais lire attentivement le triptyque et te proposer la mise en accusation de deux ou trois vers maximum qui jouent les mollusques dans le fruit et sans lesquels
ta divine trilogie frolera la perfection absoloute et dissoloute.)