mardi, novembre 27, 2007

Cinématique du verre vide

Les nuits sont vertes ici ma belle
Et les seuls pales nuages peinent a éteindre tes yeux
Doux et sombres. Cachés des vents cruels,
Terrés au fond d'un bar nous sommes d'immondes gueux
Et nous sommes des rois.

Nos verres sont pleins d'or liquide
Et de mercure, nous aimons à nous en brûler la gorge.
Laisse là tes pleurs, les inquiétudes qui rident
Ton front, et viens, nous baignerons dans le malt et dans l'orge,
Nous en oublierons nos noms.

Les rues sont ivres de pluie et de lune,
Elles tournent autour de nous comme autant de rêves,
Elles n'en finissent pas. Viens ma belle, viens ma brune,
Nous y danserons jusqu'à ce que l'un de nous en crève
Et que l'autre ne soit qu'un pale oubli.

Hommage a des soirées... agitées avec ma demoiselle. Écrit dans un bar alors qu'elle était allée chercher ses bagues qu'elle avait oublie dans un autre.

dimanche, novembre 25, 2007

Lunes

Dansons petit frère dansons
Car ce soir ni toi ni moi ne savons
Ou demain il se pourrait qu'on se trouve
Peut-etre nous battrons-nous pour les mamelles d'une louve
Peut-etre déclencherons nous la guerre de toutes les guerres
Peut-etre même nous obligera-t-on a la faire

Mangeons petit frère et buvons aussi
Car ce soir encore nous sommes amis
Et peut-etre demain aurons-nous oublie
Nos plaisirs nos ivresses nos rires éméchés
Peut-etre demain l'un de nous tombera-t-il
Amoureux du rire d'une fille facile

Viens dans mes bras petit frère viens
Chantons les plaisirs d'échapper au matin
Peut-etre demain nous battrons-nous
Pour cette jolie blonde qui te fait les yeux doux
Ou pour des idées ou même de l'argent
Peut-etre oublierons-nous que nous sommes du même sang

Rions petit frère et rions encore
Et que nos rires chassent la peur du dehors
Que demain si nous ne nous voyons pas
Je puisse au moins me souvenir de toi
Riant des têtes ahuries des passants
Un croissant de lune a la place des dents

Premier poeme ecrit en francais qui tienne la route , ecrit en souvenir d'une semaine passee avec mon frere a Thonon-les-bains, dans un squat.
Here's to you Filikous.

jeudi, novembre 22, 2007

Epigramme #1

Ravalez vos pleurs, destructeurs de souvenirs, car on ne fait plus attention a vous ici:
Il y a longtemps que vos landes ont ete desertees par l'Esprit.

Epitaph For William Butler Yeats

Youth is in the land of poets!
The liquid mirror that he dreamed of
Is polished ruby as the sun sets
And peace comes dropping slow from dawn’s veils above.

The swans still bask in Coole Park
And under bare Bulben’s head
His passionate youth has made its mark
As have the legends it has bred

***

Your grave is just as you wanted it
No fancy stone, no cliché phrase:
Just your words by the sun are lit.
What better way to sing your praise?

No saga no legend no myth
Has ever cast such a cold eye
On life, on death
William Butler Yeats, it is with a bow that we pass by.
A bow and a raised glass to one of my favourite poets. A poem written two years ago in Ireland, one of the rare surviving pieces of that period.

Feux de Joie

Je me suis éveillé puis réveillé: ivre de soleil
J’étais dans l’instant éternellement renaissant
Suspendu dans de longs et hallucinants sommeils
Qui tombaient avec moi dans le cataclysmique moment
De pure image.

Des cadavres d’écailles dorées et vertes tombèrent de mes yeux
Pour me révéler – d’ailleurs quoi? L’illumination du monde?
Les substances mobiles dans le feu du ciel? Son écroulement de bleu ?
Ou tout cela? Ou autre chose. C’était avant que je ne fonde
Dans l’herbe anthropophage.

Nous étions dans une foret, nous étions dans un désert
Et nous en étions toutes les ombres à la fois.
Je me souviens que nous étions quatre, dont une qui se perd
Dans les méandres de nos jungles, de nos oracles et dans les soies
Des robes de nos mages.

Je m’écroulai dans les herbes mouvantes et vert pomme
En hurlant des noms de morts pour les réveiller.
Mais je pris racine en eux, qui étaient sous moi et en moi comme
Des éclats des fragments des morceaux de pensées
Qui encore maintenant surnagent.

Tribute (comme disent les rockstars) a Aragon, et reference a un voyage recent a Amsterdam, ou j'ai pu experimenter un peu...

mardi, novembre 20, 2007

Tes yeux sont pleins de nuit

Le ciel est bleu comme du plastique
Des nuages hydrocarbures fendent l’air
Comme on fend la mer
Si on a la chance d’être né paquebot

Le ciel est bleu comme une lame
Maculé seulement de fumée de cigarettes
Qui s’échappent des bouches entrouvertes
Du bas peuple

Le ciel est bleu comme la mer
Et quand des oiseaux le traversent
On dirait des poissons ivres de vitesse
Et d’eau salée

Le ciel est bleu comme la nuit
C’est bleu la nuit et quand il pleut
Il en tombe de l’azur de l’or et du feu
Par les trous de la lune

Ce soir le ciel est d’acier
Mais ce n’est que temporaire
Bientôt la chaleur du monde viendra bleuir l’air
Et nos yeux se rempliront…
…Nos yeux se rempliront de nuit

lundi, novembre 19, 2007

Last Stop Said The Angel

They say there is a town, just a few miles East of here
Where they eat their own babies
The chemist sells bottled crocodile tears,
Flasks of powdered toad, essence of rabies.
Between Nothing Park and Nowhere Gardens
There’s a shrink that nobody’s crazy enough to consult
Whose office is full of awaiting burdens
And who’s founded his own (suspicious) cult.

There’s a tavern where the punters are shiny green lizards
With a taste for strange places, tame catatonia and folklore
The barman’s a narcoleptic wizard
And together they drink and fuck and drink some more;
Catastrophic amounts of tea, whiskers and pain
Sift through the atmosphere’s alcohol.
It’s a beautiful picture of ugliness and rain
When they drink from their gallon-tanks of petrol.

Oh wonder of wonders, the sky is black even at night
Oh marvel and idiocy, they’ll curse it sometimes,
The pale toads of day. They may be a sight
To soothe sore eyes, but their blood is as sulfurous and heady as Time,
Though it may be human? But who gives half a shit
It’s all only a question of Death,
And Money; they bleed money - they can afford it,
They can allow the coins to drip from their breath.

In English this time, a little absurdity made in China.
J'ecris principalement en Anglais, et ce depuis plus longtemps que je n'ecris en Francais, donc va falloir vous y habituer, il y aura ici un melange.

Avant que ne meure le bois vert

Le vieux était accroupi sous le figuier
Et radotait, des histoires de saintes et de Vandales.
Des gamins ivres d’ennui se cachaient de derrière le charnier
Jouaient a manger des feuilles, a fumer des pétales.

Vos yeux se perdent dans ces midis, fous de souvenir.
Vos nuits sont pleines d’érotisme atroce
Et vos rêves débordants de poussiéreux soupirs.
Vous êtes martyrs, vous êtes vieillards, vous êtes pathos.

Quant a nous, nous aspirions a mourir de joie,
Nous voulions nous perdre avant de devenir vous
Nous voulions être astronautes, nous voulions devenir rois,

Nous voulions devenir grands, mais nous voulions rester nous.
Bien sur vos pensées étaient grandes, mais nos rêveries étaient belles
Blottis au creux des montagnes, couches au pied du ciel.


Faux sonnet qui parle de jeunesse, mais Ronsard a fait mieux avant moi.