jeudi, octobre 16, 2008

Chanson marine

On a vu au bout du monde un arbre, aux branches duquel
Pendent des corps célestes aux tons d'opale et de miel.
Les marins en parlent dans les ports, de la lumière plein les pleurs:
Tous aveugles, les yeux brûlés et de cendres au lieu du coeur -
C'est l'arbre a lunes qu'on chante sur les quais
C'est l'arbre a lunes dont les fruits gonflent les filets

On dit que ses feuilles sont de l'azur le plus clair;
Qu'il plonge ses racines au plus profond des sept mers;
Et qu'il est toujours en fleur, des fleurs aux reflets d'or
Qui font rêver les marins au phare lointain du port -
C'est l'arbre a lunes qu'on pleure sur le pont
C'est l'arbre a lunes dont les fleurs sont des chansons

L'arbre a lunes a brûlé les yeux des vieux marins,
Ceux qui meurent a demi dans la pluie du matin.
Pêchant encore, pêchant toujours, couchés sur les pontons
Espérant, malgré la pluie, attraper une chanson -
C'est l'arbre a lunes qu'on garde au fond des yeux
C'est l'arbre a lunes dont les racines sont des cheveux

Un vieux marin m'a raconte qu'il avait vu l'arbre a lunes:
Les feuilles hachurées d'argent le bois creuse de runes,
Il semblait irradier de couleur les gris embruns
Et saa beauté auréolée avait aveuglé le vieux marin -
C'est l'arbre a lunes qu'on raconte dans les tavernes
C'est l'arbre a lunes dont les feuilles sont en berne.


....Premier poeme depuis "L'Illuminante"! Une secheresse de trois mois vient de s'arreter!
Attendez-vous a des poemes de temps en temps, dorenavant...

mardi, juillet 01, 2008

L’Illuminante

Il est dans tes yeux, O déesse multiforme
Des paysages vides et des géographies insolubles
Les froides forêts s’y reflètent et y dorment
Peuplées qu’elles sont de djinns et de succubes

Il est des immensités écaillées d’horrible
Des étendues d’or aux relents de marées
Des champs de mercure aux échos impossibles
Des zézaiements égayant l’effroi des forêts

Tes yeux sont des îlots de vide entre les mers
Des fragments de couleur dans le gris du monde
Des lambeaux de lumière, des appels d’air
Ils balaient la nuit comme des phares ou des sondes

Et on y meurt, O déesse, par centaines de milliers
On y crève en chantant, a tour de bras, a la pelle
Dans tes yeux somptuaires s’abîment les blesses
Au fond de tes pupilles se noient les immortels

Ils sont des éclats d’or et d’argent entre les feuilles
Des bouffées de chaleur dans le froid des forêts
Ce sont des phares que ces yeux, ainsi que des écueils
Rouges de l’écho des mourants amoureux qui crient comme des gorets.



Oui, c'est un poeme joyeux. Jovial, meme.
Premier poeme acheve en un mois. Un mois de notes permanentes et compulsives, de fragments et bribes, et un poeme acheve.
Rejouissez-vous, c'est un ordre.

dimanche, juin 01, 2008

Il y a des déchirures dans le rideau de l’ivresse

D’ici je pourrais presque toucher le ciel
J’en goûte presque l’azur mêlé de miel;
Son écho de pourpre et de rose, d’immensités
Lointaines et exotiques, d’antiques cités
Marines.

D’ici je ne vois presque plus la terre
Mais mes narines brûlent encore d’or et de poussière
Volés a des tombeaux de troubadours;
Il me manque presque, son toucher de velours
Et de feu.

D’ici je peux voir les presque-chimères
Aux yeux obscurs, aux gueules fières
Qui hantent les profondeurs d’albâtre
Des nuages; je sens leurs ailes battre
L’éther.

D’ici je me vois divin, vapeur d’aurore,
Ange aux cheveux fleuris, a la barbe d’or;
Et puis bête magnifique, aux yeux tristes
Alourdis par des paupières de schiste
Et de marbre.

D’ici la rue se tord comme un ver
Aux reflets d’argent et d’hiver
Et de sang; elle semble si loin
Que je me sentirais presque bien
De sauter.


Par ailleurs, c'est l'anniversaire de ma mere aujourd'hui.
Panne d'inspiration quant a un commentaire pertinent, donc que la nuit vous soit douce.

Epigramme #7

Il est des cités magnifiques ou je pourrais vous fuir
Des îles verdoyantes ou je pourrais me cacher pour mourir
Des immensités sereines a mille lieues de vos crasses personnes
Des montagnes ou personne n'a de téléphone
Et pourtant je reste la:
Ça vous apprendra.

jeudi, mai 22, 2008

The Decline and Fall of the Fiery City

The sky was blue as plastic, and the sun beat down razorblades
On the heads of the beasts who prowled the street in summer clothes.
Like holy incense, there rose from the melting streets a haze
That curled and wrapped itself around public benches and princes’ thrones
And that drowned out the light like water. Back then, in those dog days
There was a girl amidst the sweating monsters whose toes
Never touched the ground long enough to be burned.


She dripped holy water rather than sweat, and her shadow
Was diaphanous against the ground. Her eyes were like the ocean,
Deep and restless and brilliant, and her hair was white as snow.
Amidst the static air she was forever animated, always in motion.
While the beasts breathed heavily and their movements were slow
While their overlarge noses burned in the sun and they stood to attention
(Before nobody in particular), she spun and undulated like a dancer.


Her dance defied the sun, shamed the all-consuming light
That stood like blinding walls along the hazy molten streets.
She sang songs of the shadows and told stories of the night
(These were unheard of in the burning city of the beasts).
Her skin was soft to the touch and cool and white
She spoke a language in which there was no word for heat
(For she was a stranger from across the frozen seas).


The girl was courted by a lord of the desert but rejected him
She was wooed by a lizard-king and still she refused
She had suitors who breathed fire and mastered the hottest of winds
They tried to take her by force they tried to take her by ruse
They told her it was true love, she treated them all as whims
They tried to take her by surprise but she would not be seduced
So they put their heads together and plotted the fall of the nymph.


It was midday when they sought to carry out their infamy
Twelve of them tracked her down and attempted to subdue her
Yet she teased them as she danced. “You’ll have to kill me!”
And little did she know that was what they were plotting to do.
It wasn’t an evil act, it was a whim of men used to tyranny
They weren’t really evil men, but they were, it’s true,
A bunch of spoilt aristocrats maddened by lust and sunstroke.
So as twelve diverted her attention, another twelve lay in wait
In the shadow of the sun. As she came close they leapt
All aflame with lust, in the heat of passion insatiate
And as at last they held her in their grasp she quietly wept
While they fought about which one would seal her fate.
And high up in the sky where the moon was kept
There was a movement like a prison being opened.

The moon had heard the girl crying, the night had felt her tears
And they’d broken the spell of the city to come to her aid.
While the girl was hemmed in with sharp knives and leers
And her would-be suitors all had their daggers raised
All of a sudden came down the sum of all their fears
And night fell at last upon the heat and the haze
Of the burning city of nightmarish beasts.

Eh oui, toujours de l'Anglois. La langue francoise ne m'inspire que peu ces jours-ci. Cela dit, attendez-vous a bientot retrouver ici des bouts de mon projet en cours, l'Ethylicon. Oui, ca parle d'alcool. Ca vous etonne hein?

lundi, mai 12, 2008

Brides of the Sea

Nothing’s so sad as the back of the ship
When seen from the shore
Nothing’s so lonely as the feeling you get
When you can’t see it anymore
And you know the man you love is on it
Nothing’s more silent than the heaving roar
Of the waves around the pier when you’re standing at the tip.

O my bonnie went over the ocean
My bonnie sailed away
Spirits of the sea, I’d give anything
For you to bring my bonnie back this way
My eyes sting and burn and my ears ring
With wind and tears and spray
And it makes me dizzy the way the waves surround me with motion

There are a few of us feeling the same:
Cold and lost and alone
The beach is dotted with wives
There are a few that are turning to stone
Most of us look more dead than alive
Some will die there listening to the wind moan
And waiting. Then the survivors will leave, heads bowed in sorrow and shame.

More English! Encore de l'anglais! Rejoice! Z'aviez qu'a ecouter en cours d'anglais!

jeudi, avril 24, 2008

24 avril 2008


A Johnny Ciechanowski, esquire,



Qui a chargé les Panzers monté sur un pur-sang
Qui était centaure, et qui a perdu son frère, qui était homme-oiseau
Qui a vu la France pour la première fois en 44, en débarquant
Qui m’a appris a prier en latin, a pisser debout, et a siffler dans un roseau
Qui était le cavalier le plus rapide de mille neuf cent soixante seize
Ainsi que le plus lent mangeur de la Chrétienté
Qui pendant vingt ans au dessert n’a mangé que des fraises
Qui n’a jamais mangé de fraises sans un verre de vodka glacée
Qui parlait l’anglais de Shakespeare et le russe de Pouchkine
Le portugais de Camoes et l’espagnol de Garcia Lorca
Le polonais de Mickiewicz et le français de Racine
Qui a la place de l’eau ne buvait que du vin ou de la vodka
Qui a été le seul catholique a travailler pour Sheikh Mohammed
Qui a gagne la Coupe des Vétérans, le plus vieux cavalier sur le plus vieux cheval
Avec le plus vieil entraîneur, et les bottes les plus laides
Qui faisait un mètre soixante mais qui était colossal
Dès qu’il était en selle, et il l’était la plupart du temps
Qui a l’age de quatre-vingt cinq ans, avec un seul poumon
S’étant casse au moins une fois chaque os, et perdu presque toutes ses dents
Montait encore en course, et pour pas un rond
Qui était pauvre comme Diogène parce qu’il avait tout donné
Et quand il avait un sou en poche il le donnait encore
Qui ne haïssait que deux choses, les Russes et les poneys
Qui n’aimait que monter parce que c’est la le « noble sport »

Qui, enfin, est mort hier matin a neuf heures moins cinq, dans un lit d’hôpital, avec son frère a ses cotés:
Na Zdrawie towarzysz
Thar’s naught like ye an’ if th’are, tha’r deed.


Uncle Johnny (1920-2008) etait une force de la nature, un mythe vivant, un personnage aux dimensions epiques, un vrai guerrier et un esthete. Alors que ca faisait un an que son cancer du poumon s'etait generalise, je crois que personne ne pouvait imaginer que c'etait cela qui le tuerait. RIP.

Quichotte n'est pas le Gendre Ideal

Il y a Don Quichotte qui zozote parce qu’il est plein comme une outre
Qui boit comme un poète parce qu’il n’a rien d’autre à foutre ;
Parfois il s’arrête de boire pour pleurer sur l’épaule de Panca
Parfois il s’arrête de pleurer pour manger comme un roi
Quand il est repu il monte danser nu sur le toit
(Il n’y a guère qu’un heaume rouille qui l’accoutre)
Panca s’attend toujours a le retrouver pendu a une poutre.

Il y a Don Quichotte qui chevauche un destrier a demi mort ;
Qui donne des coups d’épée durs et tordus comme des coups du sort.
Parfois il ose ricaner de ses quelques dents pourries
Et son rire est froid et tranchant comme un coup de bistouri.
Quand il a faim il fait frire des araignées et des souris
Et parfois même les langues de ceux qui lui font du tort :
Don Quichotte est un pervers, un vicieux et un porc.

Don Quichotte comme un chien en deuil hurle à la lune
Seul et perdu dans la forêt et la brume
Alors il coupe les arbres a coup d’estoc et de taille :
Il transformerait les Asturies en un champ de bataille ;
Don Quichotte n’est heureux que quand il sème la pagaille.
Il est maigre comme un clou et léger comme une plume
Mais il est fort comme cent hommes nourris de soupes et de runes.

Parfois je suis Quichotte quand je pisse des nuages
Parfois je suis Quichotte ivre d’alcool et de rage
On est Quichotte quand on est fou, on est Quichotte quand on est sage
On est toujours Quichotte quand on est onirophage.



Enfin du nouveau. Je vous ai manque hein?

dimanche, avril 20, 2008

Certains d'entre vous me l'ont fait remarquer, cela fait presque un mois que je n'ai rien poste sur ce blaugue de merde.
Je suis desole. Je souffre en ce moment d'un putain de syndrome de la page blanche. J'ai des pages entieres couvertes de ratures, des bribes a propos de la Peste Noire, du boudin, de la ville, d'un arbre, d'un type qui ne marche que sur ses mains, mais aucune de ces bribes ne me satisfait assez pour continuer.

Je vous promets un peu de poesie pour bientot.

-MTesq(pseud)*

jeudi, mars 27, 2008

The Jingle-Jangle Jungle

The Jingle-Jangle Jungle lies across the Sing-Song Sands:
There be dragons, and chimaera, and terrors beyond the the grasp of man.
It is thick with mist and dew and the music of many beasts;
It is heady with the fumes of many an exotic feast:
Oh the Jingle-Jangle Jungle is a wonderful land!

Deep in the heart of the forest are the ruins of a palace,
All of a flurry with a thousand kingly ghosts that search for solace,
All of a scurry with a thousand twisted minds that hope for peace,
It is a haven for magick, where the miracles never cease:
Oh the Jingle-Jangle Jungle is a wonderful place!

Between the ageless trees prowls the fearsome Gallibundry,
Who nibbles and chews and gobbles all and sundry;
No-one has ever escaped everyone knows it’s there –
Legend has it there are marvelous treasures piled in its lair:
Oh the Jingle-Jangle Jungle is a wonderful country!

Right-slap-bang in the middle there’s a huge old elm,
That looms above the canopy like a ship’s captain at its helm.
Some say it’s made of flesh and bone, others say it’s made of stories,
They say it sheds light, they say it radiates glory:
Oh the Jingle-Jangle Jungle is a wonderful realm!


Encore un peu d'Anglais pour faire patienter les masses pendant que je bosse sur autre chose, qui sera bientot devoile.

jeudi, mars 20, 2008

The Shallows Full of Splendor

Oceans – huge and fearsome and rustling with ghosts and monsters and… things;
Heaving with the breath of the abyss
Alive with flurrying colourful fish
Crashing against levees and invading soft golden beaches
Tainting with mud and silver the distant Oriental reaches
Riddled with foam from a dozen different alkali and bleaches:
The sea is a story of chemical bliss.The dream-coloured sky mirrors the waters and mist
Its depth is infinite and cloudy;
............................................. …it cries loneliness and it rumbles and it sighs and it sings.


Oceans like marred expanses of volatile rock, turmoil deserts of surrogate glass;
Oceans like so many gallons of pigswill –
Nothing is more silent and still.
There are waves that echo with the cries of dead seagulls
And the lashing of the wind is nowhere so dull
As it is beneath the sea, where its song is lush and full
And monotonous.
............................. …Luminous and rippling with krill,
Obscured by the looming shapes that fill
The ocean, there is something of a moon that stretches out to sea like silver grass.


Oceans that carry, oceans that drown, oceans that freeze and oceans that rise
And oceans that languorously murmur
Of the distant shores that await the dreamer:
They exist only through those visions that rise with the steam.
The riches they hold are the stuff of the wildest of dreams,
The dead and treasures and shipwrecks and myths to redeem
That sometimes stir in the current’s calm tremor.
Those are the oceans that shine in the summer,
Those are the ones that glow softly,
.............................................. …those that take on the colour of legendary fires.



Petit poeme en anglais pour le moutondepanurge qui est le seul lecteur qui a vote donc tant pis pour le reste vous n'aviez qu'a me donner votre avis.
Ca parle d'oceans, ou cas ou vous n'auriez pas devine.

EDIT Je ne sais pas pourquoi mais Blogger ne respecte pas ma mise en page, ce qui veut dire que la ou il y a plein de points il devrait y avoir un blanc et des points de suspension. C'est moyen mais c'est tout ce que j'ai trouve.
Si vous n'etes pas contents vous pouvez faire un proces a Blogger (quoique je doute que ca en vaille la peine).

mercredi, mars 19, 2008

Le Purgatoire sans hâte (chanson apathique)

Le soleil ne brille plus au fond de nos yeux ternes
D'étranges lueurs pâlissent sous nos masques
Livides et hagards, les paupières en berne
Nous ne sommes plus que des gueux fantasques,

Des silhouettes hâves se découpant sur l’horizon.

Souriant encore a demi (ou un peu moins)
De nos dents trop blanches dans le jour faiblard
Nous espérons encore un peut-être lendemain
Ou un soupçon de soleil dans le ciel blafard,

Un ciel-linceul plus gris que de raison.

Le deuil de la lune se fait sans larmes
Mais sans sourires non plus. Des nuages pâlots
Qui n’ont rien d’autre à faire désarment
Les rares rayons qui osent se lever si tôt,

Comme des lames brisées qui ne sont plus de saison.

Pas l’ombre d’un bout de point d’exclamation
Ni l’éclat soudain d’un rire tonitruant
Le nez au ciel, nous cherchons en vain la flambante chanson
Des étoiles, d’un regard impatient

Un jardin aussi chiant c’est pire qu’une prison.




Et voila le dernier volet du triptyque.
Pas de reponses a propos des poemes en anglais. Je vais en poster un ou deux de recents a tout hasard, un de ces jours.

lundi, mars 17, 2008

Le Paradis aussi vite que possible (chanson délirante)

Il est paraît-il un pays ou il y a encore des poètes
Qui vivent en liberté, sans même de collier émetteur ;
Où on peut se promener encore à l’ombre des littérateurs,
Sous les soleils en fleur qui pendent aux fenêtres ;
Où on sait boire et manger, et où il fait bon être.

Il paraît que le lait, le miel, et l’alcool y coulent à flots ;
Que les femmes y sont jolies ; qu’on y rit et qu’on s’amuse ;
Qu’on n’y compte même plus les déesses et les Muses ;
Que le soleil s’y couche tard et que la lune s’y lève tôt ;
Que les mots y sont sauvages et que les vers y sont beaux.

La légende veut que le roi en soit mage et alchimiste
Et qu’il gouvernerait à coups de philtres et de potions.
On dit qu’on s’y nourrit uniquement des fruits de la saison
Et d’alcools miraculeux. On y adore des esprits fantasques et animistes
Qui habitent les forets et chuchotent des chants tristes.

Les arbres, dit-on, y parlent une langue douce et bruissante
Et qui apaise l’âme. Ils abriteraient par ailleurs des créatures
Fabuleuses et terribles, aux noms obsédants et obscurs,
Qui boivent la nuit du sang de musicien et le jour chantent
Des chants barbares, des flammes s’échappant de leurs gueules béantes.

On y trouverait des amoureux qui vivent au fond des puits
Et des dragons et des chimères dans les neiges des montagnes.
On y respirerait en ville, on y serait heureux dans les bagnes,
On y trouverait des diamants cachés dans la suie
Et des bouts de magie qui brillent dans la nuit.


Deuxieme volet de mon triptyque de chansons (alcoolique - delirante - amorphe). Je suis a present dans une phase de productivite intense en anglais. Je soumets a votre avis ma decision d'en poster quelques exemples.

dimanche, mars 02, 2008

L’Enfer très lentement (chanson alcoolique)

De vagues ennuis mêlés d’étranges sommeils;
Des yeux terribles comme de brûlants soleils;
Que d’immense, que de beau, que de sublime,
Que de légendes trouvées au fond d’une bouteille!

Nous fûmes rois, nous fûmes dieux, nous fûmes, quoi!
Autour d’un verre parfois le soir à l’ombre de Moi,
Qui saoul comme un héros antique et victorieux
Rendais hommage à mes ennemis par un bourrage de foie.

Ah ! Que n’avons-nous vu à la lumière d’une goutte!
Combien de fois une gorgée nous a-t-elle aides sur la route!
Des caravanes entières d’ivrognes et de buveurs
Ont cent fois fait le tour du monde, sans doute!


…Et pourtant nous nous morfondons au fond d’un bar;
Nos frères sont accoudés au zinc, collés au comptoir…
La poésie on le sait nage dans les spiritueux
Mais alors que certains littératurent d’autres ne font que boire…

Ivrognes levez-vous ! (Ou au moins levez le coude…)
Je sais vos têtes pleines d’alcool et de foudre,
Je vos sais lucides, je sais vos yeux incandescents:
Le verre au poing, l’âme à la main nous mettrons le feu aux poudres!


Comment ca "brute avinée"? Qui ose? Serai-je obligé de demander raison?

vendredi, février 29, 2008

Fable sans morale

Lui, c’est un poète, et l’autre, un musicien.
L’un est peintre de l’âme, l’autre peintre de rien
(Je vous laisse deviner quant à qui fait quoi).
Tous deux se promenaient un soir dans un bois
Et le premier de s’extasier : « La Nature est trop belle!
On ne parviendra jamais à se passer d’Elle. »
Le mélodiste s’y oppose : « Le jour n’est pas arrivé
Où la nature pourra vraiment se targuer
D’Art » - pour celui-ci l’art est abstrait, et pur.
« Pourtant (s’indigne le littérateur) rien n’est plus sûr
Que l’Inspiration (il y met une majuscule…),
Et sans les merveilles qu’elle nous fait voir tout Art est ridicule! »
Il disserte sur les origines de l’Art Poïétique,
Sur l’Idée et la Forme, la Bouche d’Ombres et l’Esthétique
En prenant pour exemple le chant des oiseaux:
« Pourriez-vous, Monsieur, écrire quoi que ce soit de beau
Sans ce son originel ? » L’autre assure que oui.
« Il n’y a pas chez les volatiles de voix ni d’ouïe
(Raisonne-t-il), ils ne font que crier agréablement. »
« Ah ! Vous concédez que leur bruit est chantant ? »
« Non pas chantant mais plaisant (le mélomane est pointilleux);
Ni tellement éloigne du sifflotement d’un fâcheux:
Ils n’ont pas de conscience ni d’oreille musicale »
« Mais vous philosophez ! Canaille ! Chacal !
(S’exclame le versificateur) Ne parlions-nous pas d’Art ? »
« Oh ! « L’Art » c’est de penser avec son bracquemart
Je préfère pour ma part user de mon Esprit »
Sur ce un sanglier fou dans un grand cri
En renversa un, empala l’autre – de ces Messieurs cérébraux
Il ne resta que deux cadavres, quelques notes et des mots.

Et bien fait.

Grand concours! Trouvez une morale a cette histoire et vous aurez gagne un Grand Prix Surprise!

jeudi, février 21, 2008

Epigramme #6

Il peut toujours pleuvoir
Le ciel peut nous pisser dessus
A l'abri sous la lumiere du soir
Je marcherai sur les flaques
Je me prendrai pour Jesus.

lundi, février 11, 2008

Epigramme #5

Fi-faye-fau-fame
Je sens un arrivage de nouvelles ames
Qu'elles soient mortes ou vives
Je broierai leurs os pour en faire du pain (aux olives!)

Cf "Jack and the Beanstalk".

dimanche, février 10, 2008

La rate de Paris

Des hauteurs de Montrouge a la butte Montmartre:
Paris! Paris immense et urbain etron
Paris tu m'etouffes comme une chape de plomb
Paris manege de carnaval tu tournes tournes tournes en rond
Paris tu pues les fantomes de Nostradamus et de Sartre.

Paris est fier d'etre medieval et heureux d'etre haussmannien:
Paris a oublie qu'il etait batard
Paris se masturbe en se carressant les boulevards
Paris se leve tot Pigalle se couche tard
Paris est une pute qui cache ses seins.

Paris tu es un immense parking a ciel ouvert
Qui pullule qui pue l'huile de moteur,
La mort la cigarette et la sueur
Paris est plein de l'odeur du sang et de la peur
Paris ne s'use que si l'on s'en sert

Paris couvert de merde, noye dans la vase,
"Paris libere" peut-etre mais pas des Parigots
Du Marais, le plus infame de tous les marigots
A Saint-Germain-des-Pres peuple de saligauds
Le Parisien se masturbe plus souvent qu'il ne se rase

Paris tu m'embetes Paris tu m'ennuies
Paris fosse aux lions Paris puant cloaque
Tu m'agresses tu m'offenses tu m'arnaques
Tu te roules dans la boue de Baudelaire et de Balzac
Paris Ville de Lumiere couverte de suie...

Et voila. Un poeme en un mois, et pas vraiment le plus recherche de tous d'ailleurs. Enfin, c'est un "cri de coeur" comme disait Yeats en mauvais Francois.
Inspire par des lectures recentes, notamment ma redecouverte de Balzac.

MARK TAPLEY N'EST PAS MORT!

Et il n'a pas demenage non plus, ni arrete de poster sur le blaugue. Le travail qu'il accomplit en ce moment etant une nouvelle en anglais et des poemes en anglais, il est simplement... un peu distrait. Court hiatus donc, nouveau poeme mercredi c'est promis (le 13 fevrier, un mois apres le dernier article en date)

jeudi, janvier 31, 2008

Nous interrompons ENCORE notre programme habituel...

...pour vous notifier d'une vague modification a votre gauche: les textes en francais sont divises en "epigrammes", "haikai", "poesmes en nostre belle langue francoise", et "metatextes" (Ceci par exemple est un metatexte).
Les 3 textes en anglais que j'avais postes sont toujours sous le libelle "en la langue barbare de la perfide Albion".

Aussi: le disque de Mark Tapley et Psyko avance a grand pas: il nous reste trois textes a enregistrer, et certains accompagnements musicaux/sonores. Pour le coup, on a transforme la chambre de psyko en studio d'enregistrement de casseroles, de cymbales cassees, de bouteilles, d'instruments et autres objets insolites.
Allez voir d'ailleurs le blaugue de psyko, talentueux dessinateur aussi bien qu'ami proche, excellent bassiste, et homme a la mode.

- MTesq(pseud)* -

Edit: Abandon aussi du projet Onir, qui n'avancait vraiment pas.

- MTesq(pseud)* -

Danse Macabre

"Danse Macabre" reviendra une fois que j'ai gueri sa versification maladive. Merci de ne pas m'envoyer d'anthrax par la poste.

- MTesq(pseud)* -

EDIT
"Danse Macabre" a rejoint une petite centaine d'autres de mes textes dans les limbes du manque d'inspiration. Ca m'apprendra a poster des choses que je n'aime pas trop moi-meme.

Merci de ne pas m'envoyer d'anthrax quand meme.

- MTesq(pseud)* -

dimanche, janvier 13, 2008

De Nouveaux Parnasses

Ma vue est brouillée:
Mes yeux sont comme des oeufs
Écrasés de visions.
Écarlate et mouillé
Mon visage haineux
Ne me ressemble plus en aucune façon.

Je suis las, mes jambes
(Que je n’ai peut-être plus)
Se dérobent sous mon poids
Et les bras m’en tombent:
Comme un arbre déchu
Je perds des bouts de moi

Vous me regardez tous d’un œil
Que je qualifierais de vil
S’il n’y avait pas tout au fond
Une peur de chevreuil
(Acculé), un éclair imbécile
Somme toute de bon ton.

Je sens qu’on me porte
Et pourtant mon cerveau
Tout encombré de voix
Ne comprend rien de la sorte
Et pensant être oiseau
Je pousse cuicuis et croas.

Nous nous traînons tous
Dans une fange que rien ne vient éclaircir
Une sombre merde en somme.
Je ne parle plus je tousse
Et quant a chanter je ne puis que vomir
Sous le coup du poids de l’homme.

O Esprit qu’est-ce que tu fous ?
Tes ouailles maculés d’ordures ménagères
N’attendent plus que toi.
Nous attendons nageant dans la boue
Ton étheréel cul et tes bonnes manières
Grouille O Esprit! On se noie ici bas.

Écrit en dix minutes, une des rares tentatives en vers libres dont je suis content. Je suis reconnaissant a Jean-Baptiste (qui ne lira pas ceci de si tot n'ayant pas l'intertoile ces jours-ci) de m'avoir remis Bukowski en tete.
Devinez quoi? Ca a commence comme un haiku...

(Devinette: Une référence a Brel se cache dans le texte ci-dessus. Saurez-vous le retrouvez?)

mercredi, janvier 09, 2008

Haiku fonky

Un haïku ne veut
Pas toujours dire grand-chose:
Oh! l'hippopotame!

Écrit en collaboration avec Gabriel Rousseau, dans un café.

vendredi, janvier 04, 2008

Epigramme #4

Amis, notre nef frémissante plane vers l'insane Occident
Et j'en vois au fond qui prient ardemment:
Par crainte d'un accident?
Amis, buvez: Ça fait passer le temps.

Voyage Shanghai-Paris en classe affaires, ou l'alcool coule a flots et les messieurs sont bien habilles.

Ballade du temps des femmes de jade

Tu m'as donne la paix sans l'amour
L'amour sent la guerre et la mort tu verras
Ça sent les cent hommes morts au coin du jour
Sans la douceur de tes lèvres sans la chaleur de tes bras
Cent hommes au coin du jour qui sont morts pour toi;
Sans être un dragon, sans étreindre
Ton corps d'or que l'aube vient teindre
De vermeil, chacun est mort de peine
Une peine qu'aucun n'a su adoucir ni éteindre
Car tu n'es pas une femme, tu es une reine.

Tu as enterre tes larmes dans le flot sourd
Du sang de tes amants qui battait contre toi
Contre ton coeur contre les murs de la tour
qui est Toi. Certains ont su s'en rendre rois
Mais aucun n'a survécu ni au ruban de soie
Couleur de sang qui est venu peindre
Le cou de chacun qui a ose se plaindre
De tes pleurs, ni aux flots de la Seine
Qui ont emporte ceux que le ruban n'a pas pu ceindre
Car tu n'es pas une femme, tu es une reine.

Tu as cru pouvoir dicter a un fleuve son cours
A ton profit: regarde! j'ai survécu a toi
Et je survivrai a d'autres reines au coeur lourd
De l'amour et de la mort de trop de rois
Morts de faim et de soif, crevés comme des rats.
Bien sur tu voudrais qu'ils arrêtent de geindre
Ces zombies qui t'appellent et que tu fais semblant de craindre
Mais il te faudrait d'abord briser leurs chaînes.
Il y en a bien d'autres pour ça mais elles ne font que feindre:
Car tu n'es pas une femme, tu es une reine!

TOI, que je voudrais encore pouvoir étreindre
Dont je voudrais voir encore les étoiles peindre
Le corps, et entendre encore bruire la traîne
Dans NOS rêves, il est dans mon foie un feu que toi seule peut éteindre:
Car tu n'es pas une femme, tu es une reine!

Hommage peut-etre trop évident a Villon.
Thème aussi assez facile a deviner. Je fais des poèmes emo. La saison s'y prête.

...

En cette annee 2008 de nostre Saigneur...

Apres plus de deux semaines sans rien, l'auteur reprend le blaugue en main d'une maniere magistrale!
Avant tout, je souhaite a tous mes lecteurs de voir l'annee 2009 (que si vous ne passez pas une bonne annee 2008, au moins vous surviviez...).

De mon cote je rentre a l'instant de Chine, je commence une serie d'ecrits qui apparaitra peut-etre ou peut-etre pas ici, intitulee (pour l'instant) Onir, et qui parlera de sommeil et de reves (je suis le mieux place pour en parler), je compte sortir un disque de lectures de poemes que vous pouvez lire ici et d'autres d'ici fevrier/mars... L'annee s'annoncerait presque sous les meilleurs auspices, si elle n'etaiet composee que de poesie: la vie ne suit pas toujours.

Quoiqu'il en soit je m'y remets et vous promets de bosser plus serieusement a l'avenir,

*MTesq.(pseud)*