jeudi, avril 24, 2008

24 avril 2008


A Johnny Ciechanowski, esquire,



Qui a chargé les Panzers monté sur un pur-sang
Qui était centaure, et qui a perdu son frère, qui était homme-oiseau
Qui a vu la France pour la première fois en 44, en débarquant
Qui m’a appris a prier en latin, a pisser debout, et a siffler dans un roseau
Qui était le cavalier le plus rapide de mille neuf cent soixante seize
Ainsi que le plus lent mangeur de la Chrétienté
Qui pendant vingt ans au dessert n’a mangé que des fraises
Qui n’a jamais mangé de fraises sans un verre de vodka glacée
Qui parlait l’anglais de Shakespeare et le russe de Pouchkine
Le portugais de Camoes et l’espagnol de Garcia Lorca
Le polonais de Mickiewicz et le français de Racine
Qui a la place de l’eau ne buvait que du vin ou de la vodka
Qui a été le seul catholique a travailler pour Sheikh Mohammed
Qui a gagne la Coupe des Vétérans, le plus vieux cavalier sur le plus vieux cheval
Avec le plus vieil entraîneur, et les bottes les plus laides
Qui faisait un mètre soixante mais qui était colossal
Dès qu’il était en selle, et il l’était la plupart du temps
Qui a l’age de quatre-vingt cinq ans, avec un seul poumon
S’étant casse au moins une fois chaque os, et perdu presque toutes ses dents
Montait encore en course, et pour pas un rond
Qui était pauvre comme Diogène parce qu’il avait tout donné
Et quand il avait un sou en poche il le donnait encore
Qui ne haïssait que deux choses, les Russes et les poneys
Qui n’aimait que monter parce que c’est la le « noble sport »

Qui, enfin, est mort hier matin a neuf heures moins cinq, dans un lit d’hôpital, avec son frère a ses cotés:
Na Zdrawie towarzysz
Thar’s naught like ye an’ if th’are, tha’r deed.


Uncle Johnny (1920-2008) etait une force de la nature, un mythe vivant, un personnage aux dimensions epiques, un vrai guerrier et un esthete. Alors que ca faisait un an que son cancer du poumon s'etait generalise, je crois que personne ne pouvait imaginer que c'etait cela qui le tuerait. RIP.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah !

And will you have the balls, my dear,
to be in your turn
a mentor ?

I pity the youths of 2050 : we arrive !


Noam