mercredi, décembre 05, 2007

Zuma

Debout dans son marasme, la peur au ventre
Et le majeur dressé, Il savait ce qui l'attendait:
Il savait que montaient en Lui des tempêtes
Et des soleils grandioses. Debout sur les crêtes
De l'Infini, Il savait que la bouche d'ombres se tairait;
Il voulait être barde, Il ne fut que chantre.

Assis sur une falaise a boire des soleils
Et à manger des nuages, Il avait déjà oublié
Le monde et ses vils prophètes. Il se mirait
Dans des culs de bouteilles (et ça le grisait
Peut-être plus encore que les astres brouillés
Qu'elles contenaient), l'oeil infusé de vermeil.

Couché au pied de la lune, enroulé autour d'elle
Comme un serpent, Il était enfin lucide
Face aux faux feux de l'âme. Elle le baignait de ses pleurs
Mais il se consumait toujours d'amour et d'horreur
Et Ses rires étaient de plomb, et Ses larmes étaient d'acide;
Et leurs nuits étaient étranges et cruelles.

Étalé sur un sommet, les bras en croix
Et le regard bovin, il était écrasé sous le ciel,
Opprimé par les nuages. Hurlant des suppliques et des insultes,
Se tordant sur le sol dans le tumulte,
Il ravala Sa vertu, cracha Son fiel
Et, éructant, dans un spasme, Il commanda:

"Allez-y les gars, tirez si ça vous amuse...
Frères, faites donner les arquebuses!"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

rien que le titre ça m'évoque une evasion exotique ou mystique...j adore l'athmosphere de celui la.