lundi, décembre 10, 2007

Les mânes de nos dignes morts

O toi qui m'effraies - l'effroi me prend, j'ai froid partout, je tremble, et parfois mes dents claquent, la queue entre les jambes je gémis: jérémiades de chien apeuré.

Approche tout de même, tu demandes et je veux te répondre, je veux être homme plutôt qu'étron humain fumant dans les vapeurs de l'aube, fumier comme on dit,

On m'a dit, au front, "courage heureux camarade, toi qui ne mourras pas, toi qui ne fais que passer" - et pourtant je tremblais comme une feuille: comme on effeuille une marguerite on me retira tout le mérite qui me restait.

Et cette fois-ci tu approches, soeur, et mon coeur ne bat presque plus - c'est a toi de l'étouffer
NON reste ou tu es, qu'il batte encore un peu, que je le sente battre... Je saigne de l'albâtre tellement je sue la peur.

Quel labeur que le tien, soeur, retirer la vie a de pauvres crétins impuissants crispés sur leurs dernières secondes, secoués de terreur, tristement égrillards
T'ES TROP PRÈS, soeur, laisse-moi encore un quart d'heure...

"Gare à la fin, frère" m'a-t-on dit et je n'ai pas écouté; la voilà écourtée cette fin qui était si loin encore hier!

Je veux encore un corps pour chanter, je veux encore un corps à hanter de mon âme que tu es venue amener par la main à...

Ah, maintes fois j'ai souhaité ta venue, et tu es enfin là que je voudrais que tu t'en ailles; d'autres de tes ouailles doivent t'attendre, toi et ta tendre voix.......................................................................... ...................................................................................Douce comme un coup de tonnerre, douce comme une fin de monde, et ronde comme la terre, et lisse comme la mer.

Mais tu t'approches encore; O que j'aimerais que tu t'en ailles, n'as-tu pas des hôpitaux à visiter des églises à piller des lits à vider...?

Mais tu es là enfin
Et je sens tes mains
Et ton baiser.


Poème écrit il y a quelques jours sur une feuille de révision. C'est peut-etre encore à travailler, je ne suis pas encore rodé aux versets (on ne nait pas St-John Perse, à mon grand dam...).
A dieu vat.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu seras St john perse ou rien ?

Moi je sens un changement de style qui me plaît, il y a plus de liberté, plus de jeu.
Le concours blanc te réussit.

Anonyme a dit…

c fort.