Pendent des corps célestes aux tons d'opale et de miel.
Les marins en parlent dans les ports, de la lumière plein les pleurs:
Tous aveugles, les yeux brûlés et de cendres au lieu du coeur -
C'est l'arbre a lunes qu'on chante sur les quais
C'est l'arbre a lunes dont les fruits gonflent les filets
On dit que ses feuilles sont de l'azur le plus clair;
Qu'il plonge ses racines au plus profond des sept mers;
Et qu'il est toujours en fleur, des fleurs aux reflets d'or
Qui font rêver les marins au phare lointain du port -
C'est l'arbre a lunes qu'on pleure sur le pont
C'est l'arbre a lunes dont les fleurs sont des chansons
L'arbre a lunes a brûlé les yeux des vieux marins,
Ceux qui meurent a demi dans la pluie du matin.
Pêchant encore, pêchant toujours, couchés sur les pontons
Espérant, malgré la pluie, attraper une chanson -
C'est l'arbre a lunes qu'on garde au fond des yeux
C'est l'arbre a lunes dont les racines sont des cheveux
Un vieux marin m'a raconte qu'il avait vu l'arbre a lunes:
Les feuilles hachurées d'argent le bois creuse de runes,
Il semblait irradier de couleur les gris embruns
Et saa beauté auréolée avait aveuglé le vieux marin -
C'est l'arbre a lunes qu'on raconte dans les tavernes
C'est l'arbre a lunes dont les feuilles sont en berne.
....Premier poeme depuis "L'Illuminante"! Une secheresse de trois mois vient de s'arreter!
Attendez-vous a des poemes de temps en temps, dorenavant...